Controverses du XIXème siècle
sur la «Propriété Intellectuelle»

 

Robert Andrew MACFIE

Industriel (raffineur de sucre), membre de la Chambre des Communes.

Né à Leith près d'Edinburgh le 4 octobre 1811, mort à Dreghorn près d'Edinburgh le 2 février 1893.

Son père était magistrat de la ville d'Edinburgh et raffineur de sucre.

Il fait des études à l'Université d'Edinburgh, puis entre dans l'entreprise familiale de raffinage de sucre pour travailler avec son père à Greenock et Leith[1]; de 1835 à 1838, il est aussi agent à Glasgow pour la National Bank of Scotland.

En 1838, il gagne Liverpool pour y installer une nouvelle usine de raffinage, au nom de la firme Macfie and Sons. Il est par la suite directeur de La Chambre de Commerce de Liverpool, et administrateur de la Bourse de Liverpool. Selon la description d'un contemporain, il s'agit alors d'un «millionnaire écossais, presbytérien, dirigeant une grande entreprise employant plusieurs centaines de salariés et dont les opérations s'étendent sur toute l'Europe»[2].

En mai 1851, il témoigne à la commission d'enquête de la Chambre des Lords sur les patents présidée par Lord Granville[3]. Il se prononce pour l'abolition du système des patents, soulignant la distorsion de concurrence dont est frappée l'industrie anglaise du raffinage du sucre, obligée de payer aux détenteurs de patents, alors que leurs concurrents des autres pays ne payent rien. Par la suite, il sera d'ailleurs une figure incontournable du mouvement abolitionniste anglais de la deuxième moitié du XIXème siècle.

A l'automne 1868, il devient membre de la Chambre des Communes, élu représentant pour Leith, district de Burghs. Il ne quittera le parlement qu'en janvier 1874. Il s'y montre très actif, intervenant fréquemment sur de nombreux sujets. C'est un libéral qui défend les principes du libre échange, qui souhaite qu'une plus large représentation soit donnée à l'Ecosse, et qui par ailleurs soulève régulièrement la question de la réforme de la législation des patents. Il déposera sur le sujet plusieurs projets de résolution, en demandant avec constance l'abolition de cette institution. Parallèlement, il intervient aussi sur le copyright, dont il demande une réforme - et non l'abolition -, par introduction de licences obligatoires en cas de reprint. Il publiera sur le sujet de nombreuses brochures et opuscules.

Il a publié : The Patent Question under Free Trade, a solution of difficulties by abolishing or shortening the inventor's monopoly and instituting national recompenses : a paper submitted to the [National] Association for the Promotion of Social Sciences at Edinburgh, 1863; Colonial questions pressing for immediate solutions, 1871; Cries in a crisis of statesmanship to test and contest free trade, 1881; Copyright and Patents for Inventions. Pleas and plans for cheaper books and greater industrial freedom, with due regard to international relations, the claims of talent, the demands of trade, and the wants of the people, 2 volumes, 1879 et 1883[4]; The questions put by the royal commissionners on the depressed state of trade, dealt with by a former M. P., 1885; The Scotch church question, 1885...

 

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[1]  Le fondateur de l'entreprise de raffinage de sucre était Robert Macfie (1746-1827), le père de Robert Andrew. Propriétaire d'une épicerie à Greenlock, en 1788, il prit une part (1/8ème) dans une nouvelle raffinerie qui venait de se fonder, la Hunter MacAlpine and Cy. En 1802, quand la société décide sa dissolution, il ouvre la première raffinerie à Greenlock (Bogle St) au nom de Robert MacFie and Sons, suivie en 1804 par l'ouverture d'un autre établissement à Leith, puis à Edinburgh, puis à Liverpool (1838),...

[2]  Cf. Orchard B. G., Liverpool's legion of honour, 1893.

[3]  Voir son témoignage à la commission Granville.

[4]  Ces deux brochures ont été numérisées par Microsoft (lien). Le premier volume (1879) porte sur le copyright; le deuxième, qui comprend la traduction de l'ouvrage de 1878 de Michel Chevalier (Les brevets d'inventions dans leurs relations au principe de la liberté, du travail et de l'égalité), porte sur la question des patents. Voir ici en archive la table des matières.

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Sources : Boase, Modern english biography, 1892-1921; Orchard, Liverpool's legion of honour, 1893.